Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/398

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l’interpréter. Et on l’interprète ; et les États et les guerres subsistent. Si l’on demande : mais comment les guerres sont-elles possibles chez les peuples chrétiens ? On répond : Jésus ne parle pas des États et des guerres. Il s’ensuit que Jésus, qui interdit d’appeler un homme d’un mot grossier, qui interdit de garder même un seul adversaire, sans se réconcilier, autorise en même temps les violences, les meurtres, en d’énormes proportions. Il a oublié de parler de cela, ou cela n’a aucun rapport avec la doctrine du bonheur.

Tandis qu’en lisant comme c’est écrit, la traduction est la suivante :

Le premier précepte de Jésus — la loi concernant l’homme seul, en lui-même et dans son cœur. Prenant le commandement : tu ne tueras point, dont le but est que les hommes ne se nuisent pas mutuellement, Jésus dit : Non seulement ne tue pas, mais ne te mets pas en colère contre ton frère, et si ton frère est en colère contre toi, réconcilie-toi avec lui.

Le deuxième précepte concerne l’homme dans ses rapports avec la femme et la famille. Prenant le commandement : Tu ne commettras point l’adultère, dont le but est que les hommes ne se nuisent pas dans leurs rapports sexuels, Jésus dit : Ne considère pas la lubricité comme une chose bonne.

Le troisième précepte concerne l’homme dans ses rapports envers les autres. Prenant le commande-