Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/113

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Attends, je vais te couper ton caraco ! Pour sûr, je te le couperai !

NIKITA

Elle est à la porte. Qu’est-ce que tu veux de plus ?

AKOULINA

Elle m’a taché mon fichu neuf ! La chienne ! Vrai ! Si elle n’était pas sortie, je l’aurais éborgnée !

NIKITA

Ne te fâche pas ! Pourquoi te fâcher ?… Mais puisque je ne l’aime pas !

AKOULINA

L’aimer ! Est-ce qu’on peut aimer une tête carrée comme ça ? Si tu l’avais lâchée une bonne fois, tout ça n’arriverait pas. Envoie-la donc au diable ! De toutes façons, la maison est à moi et l’argent aussi. En voilà une maîtresse ! Une maîtresse, elle, c’est un assassin ! Voilà ce qu’elle est et elle en fera autant avec toi !

NIKITA

Pas moyen de boucher la gueule des femmes ! Tu bafouilles sans savoir ce que tu dis.

AKOULINA

Si je le sais. Je ne veux pas vivre avec elle, je la chasserai ! Elle ne doit pas rester avec moi ! Elle, une maîtresse ! C’est pas une maîtresse, c’est une garce à forçats !