Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Scène VII


NIKITA seul, se levant.

Comment irai-je ? Comment pourrai-je prendre la sainte image ? Comment pourrai-je la regarder en face ! (Il se recouche.) Oh ! si un abîme pouvait s’ouvrir devant moi, je m’y jetterais… Personne ne me verrait plus, et moi, je ne verrais plus personne ! (Il se soulève de nouveau.) Oh ! non, je n’irai pas ! Qu’ils aillent au diable, je n’irai pas ! (Il ôte ses bottes et prend la corde. Il y fait un nœud coulant et se la passe au cou.) Ce sera comme ça.



Scène VIII


NIKITA, MATRIONA. Nikita, voyant sa mère, enlève la corde de son cou et se recouche.

MATRIONA, essoufflée.

Nikita ! Eh ! Nikita ! Il ne répond pas ? Nikita, est-ce que tu serais déjà saoul ? Va donc, mon petit Nikita, va, ma fraise, tout le monde t’attend.

NIKITA

Ah ! qu’avez-vous fait de moi ? Je ne suis plus un homme.

MATRIONA

Qu’as-tu ? Voyons, mon ami, va donner bien convenablement ta bénédiction et tu t’en iras. Le monde t’attend.