Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/257

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LE PREMIER PAYSAN

Ça ben sûr, ça serait plus agréable, mais ce n’est pas possible, c’est-à-dire…

LÉONID FÉODOROVITCH

Alors, que faire ?

LE PREMIER PAYSAN

L’assemblée avait l’espoir, puisque l’été dernier vous avez fait la proposition d’attendre pour les paiements…

LÉONID FÉODOROVITCH

C’était l’été passé… Alors ça m’allait. Maintenant, je ne peux plus…

LE DEUXIÈME PAYSAN

Alors, comment donc ? Tu nous as dit cela, nous avons fait ce papier… nous avons réuni l’argent…

LE TROISIÈME PAYSAN

Aie pitié père ; notre terre est petite : non seulement il n’y pas de place pour y lâcher le bétail mais même pour une poule, disons-le… (Il salue.) Ne commets pas de péché, père. (Il s’incline encore.)

LÉONID FÉODOROVITCH

Admettons ; c’est vrai que l’an passé, j’ai consenti à surseoir. Mais certaine circonstance… Enfin cela ne me convient plus.

LE PREMIER PAYSAN

Mais sans cette terre, nous perdrons la vie.

LE DEUXIÈME PAYSAN

Bien sûr qu’ sans la terre notre vie s’affaiblira, et ce sera notre perte.