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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/298

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FÉODOR IVANOVITCH

Ça, mon ami, ça ne dépend pas de la mise, ça dépend du caractère. Puisqu’elle a un bon caractère, elle sera obéissante et docile.

LE DEUXIÈME PAYSAN

Bon ! Je la prendrai si mon garçon y tient tant que cela ! C’est vrai que ce n’est pas agréable de vivre avec une femme qu’on n’aime pas. Je consulterai la vieille, et à la grâce de Dieu !

FÉODOR IVANOVITCH

Alors, tope-là !

LE DEUXIÈME PAYSAN

Oui, on voit déjà que c’est comme ça.

LE PREMIER PAYSAN

T’as de la veine, Zachar ! T’es venu à la ville pour conclure une affaire et voilà quelle belle bru tu as trouvée ! Il n’y a plus qu’à arroser la chose pour que ça soit en règle.

FÉODOR IVANOVITCH

C’est tout à fait inutile. (Silence gêné.) Je connais votre vie de paysans, moi, et je la comprends bien. Moi-même, je vous dirai, je pense acheter un lopin de terre. J’y construirai une maison, je me ferai paysan : chez vous, par exemple.

LE DEUXIÈME PAYSAN

C’est une bonne affaire.

LE PREMIER PAYSAN

Ben sûr, quand on a de l’argent, on peut avoir au village tous les plaisirs.