Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/37

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ver de faim les siens ! Il a pitié de la fille, il n’a pas pitié de son fils ! Eh bien ! attache-toi-la au cou et promène-toi avec ! Allons ! assez dit de bêtises comme ça !

AKIM

Non, pas des bêtises !

MATRIONA

Ne me coupe pas ! Laisse-moi dire.

akim, l’interrompant.

Non, pas des bêtises ! Tu tournes tout à ta manière à propos de la fille ou à propos de toi… mais Dieu, vois-tu, Dieu… il tournera tout à sa guise… il en sera de ça… comme ça…

MATRIONA

Avec toi, on ne fait que se fatiguer la langue.

AKIM

Une fille travailleuse… une bonne fille… sur elle et autour d’elle, oui… avec notre pauvreté, ça, ça fait notre affaire… et la noce ne sera pas chère… mais ce qui me touche le plus, c’est qu’on a fait une offense à cette fille, oui… une orpheline, cette fille ! Et l’offense existe !

MATRIONA

Elle est libre de dire…

ANICIA

Toi, oncle Akim, si tu te mets sur le pied d’écouter les femmes, elles t’en raconteront de belles.