Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/222

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— Mais, sans doute, c’est impossible ! Nous sommes des kounak ! Au delà du fleuve, Guireï-Khan m’a emmené chez lui et m’a dit : « Choisis ce que tu veux ». J’ai pris ce sabre ; c’est chez nous l’habitude.

Ils entrèrent dans la cabane et burent du vin.

— Eh bien, quoi, tu resteras ici ? — demanda Olénine.

— Non, je suis venu dire adieu. Maintenant on m’envoie au cordon, dans une centaine au delà du Terek. Je pars aujourd’hui même avec mon camarade Nazar.

— Et quand donc sera le mariage ?

— Voilà, je viendrai bientôt pour les fiançailles, et de nouveau, je partirai au service, — répondit de mauvaise grâce Loukachka.

— Comment cela ? Alors tu ne verras pas ta fiancée ?

— Mais c’est comme ça ! Que voir ? Quand vous serez en expédition, vous demanderez chez nous, dans la centaine, Loukachka Chirokï. Il y a là-bas une masse de sangliers ! J’en ai tué deux. Je vous guiderai.

— Eh bien, adieu ! Que le Christ t’accompagne !

Loukachka monta à cheval, et, sans aller voir Marianka, sortit en caracolant dans la rue où déjà l’attendait Nazarka.

— Eh bien ! N’irons-nous pas ? — demanda Na-