Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/232

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son des maîtres était éclairée. On y entendait des voix. Dans la cour, les filles se pressaient près du perron et des fenêtres et allaient de la cuisine dans le vestibule. Quelques Cosaques accoururent du vestibule et n’y tenant plus répondirent par des cris aux coups de fusil et au refrain de l’oncle Erochka.

— Pourquoi donc n’es-tu pas aux fiançailles ? — demanda Olénine.

— Ah ! Que Dieu les bénisse ! Que Dieu les garde ! — prononça le vieillard, qui évidemment avait été offensé là-bas par quelque chose. — Je n’aime pas ! Je n’aime pas. En voilà des gens ! Allons à la cabane. Qu’ils s’amusent et nous ferons la noce nous-mêmes.

Olénine rentra dans la cabane.

— Et quoi, Loukachha est-il gai ? Ne viendra-t-il pas chez moi ? — demanda-t-il.

— Quoi, Loukachka, on lui a menti. On lui a dit que je t’accointais avec la fille, — dit le vieillard en chuchotant. — Eh quoi, la fille ! Elle sera à nous quand nous voudrons : donne plus d’argent, elle sera à nous ! Je te ferai cela vraiment.

— Non, l’oncle, l’argent n’y fera rien si elle n’aime pas. Mieux vaut ne pas parler de cela.

— Ah ! on ne nous aime pas, toi et moi, nous sommes des orphelins, — dit soudain l’oncle Erochka. Et de nouveau il pleura.

Olénine, tout en écoutant les récits du vieillard