Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Cosaques et de jeunes filles et l’on entendait les chants sonores, les rires et les conversations. Les jeunes filles, la main dans la main, tourbillonnaient dans une ronde, sur la place poussiéreuse. Une jeune fille maigre et laide entonna :


Dans la forêt sombre,
Aïe da luli !
Dans les massifs verts,
Deux jeunes gens se sont montrés,
Deux jeunes célibataires.
Ils ont paru et se sont arrêtés,
Ils se sont arrêtés et se querellaient.
Une belle jeune fille sortit vers eux,
Elle sortit vers eux et leur parla :
Voilà auquel de vous je serai.
Et elle s’approche du jeune homme blond,
Le jeune homme blanc et blond
La prend de la main droite
Et la conduit par toute la ronde.
Il se vantait devant tous les camarades :
Regardez, mes amis, quelle épouse !


Les vieilles rangées autour écoutaient les chansons. Les gamins, les fillettes couraient dans l’obscurité et s’attrapaient l’un l’autre. Les Cosaques étaient autour et touchaient les jeunes filles qui passaient, et de temps en temps, coupaient la ronde et rentraient à l’intérieur. Dans le côté sombre de la porte se tenaient Bieletzkï et Olénine, en costumes de Tcherkess, avec des bonnets. Ils parlaient entre