Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/326

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de commander cette image de la mère de Dieu. Voilà déjà dix-huit ans que la Protectrice et les Saints veillent sur lui, pas une seule fois il ne fut blessé, et pourtant quels combats terribles n’a-t-il pas affrontés ! Quand Mikhaïlo, qui était avec lui, me l’a raconté, alors, croyez moi, mes cheveux se dressaient sur ma tête. Même je ne tiens que des étrangers tout ce que je sais sur lui, car à moi, il n’écrit rien de ses campagnes, mon petit pigeon ; il craint de m’effrayer.

(Une fois au Caucase, j’appris, mais non par le capitaine, qu’il avait été très grièvement blessé quatre fois différentes, mais naturellement il n’avait rien écrit à sa mère ni sur ses blessures, ni sur ses campagnes.)

— Alors qu’il porte sur lui cette sainte image continua-t-elle. — Par elle, je le bénis. La Sainte Protectrice le gardera ! Surtout qu’il la porte toujours sur lui dans les combats. Tu lui diras, n’est-ce pas, mon petit père, que sa mère le lui ordonne ainsi ?

Je promis de faire scrupuleusement sa commission.

— Je sais que vous aimerez mon Pachenka — ajoutait la vieille — Il est si bon ! Croiriez-vous qu’il ne se passe pas une année sans qu’il m’envoie de l’argent. Il aide aussi beaucoup Annouchka, ma fille aînée, et tout cela avec ses appointements ! Vraiment ! — fit-elle les larmes aux yeux — je