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XIV

Nekhludov s’était arrêté chez ses tantes, d’abord parce que leur domaine se trouvait sur la route qu’il devait suivre pour rejoindre son régiment, ensuite parce qu’elles l’en avaient instamment prié ; mais surtout pour revoir Katucha. Peut-être avait-il d’avance à l’égard de la jeune fille, dans le fond de son âme, un dessein mauvais dicté par l’instinct animal qui, maintenant, prédominait en lui ; en tout cas il ne se l’avouait pas, et voulait tout simplement se retrouver dans le lieu où il s’était senti si bien autrefois ; revoir ses tantes, charmantes et bonnes, bien qu’un peu ridicules, qui, toujours, imperceptiblement pour lui, l’avaient enveloppé de tendresse et d’admiration, et revoir la charmante Katucha de laquelle il gardait un souvenir si agréable.

Il arriva fin mars, un vendredi saint, en plein