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XLVIII

Le surveillant qui avait amené Maslova s’assit à l’écart sur le rebord de la fenêtre. Pour Nekhludov, la minute décisive était venue. Il n’avait cessé de se reprocher de ne lui avoir pas dit lors de son entrevue avec elle la chose principale : son intention de l’épouser. Cette fois il était fermement décidé à le lui dire. Elle était assise d’un côté de la table, Nekhludov s’assit de l’autre, en face d’elle. La pièce où ils se trouvaient était claire et Nekhludov put de près et pour la première fois examiner son visage : les rides autour des yeux et de la bouche et le gonflement des paupières. Et sa pitié pour elle s’en augmenta.

S’accoudant devant la table, de façon à ne pas être entendu du surveillant, un homme au type juif et aux favoris grisonnants qui était assis près de la fenêtre, il se pencha vers Maslova et lui dit :