Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se trouvait une presse à imprimer. Une nuit on était venu perquisitionner. Les hôtes du logis, résolus à se défendre, avaient éteint les lumières, de façon à faire disparaître les papiers compromettants. La police étant entrée de force, un des conspirateurs avait tiré et blessé à mort un gendarme. Aussitôt on avait fait une enquête pour savoir qui avait tiré, et la jeune fille avait dit que c’était elle, bien qu’elle n’eut jamais pris en main un revolver, ni tué une araignée. On s’en était tenu à sa déclaration. Et maintenant on l’envoyait aux travaux forcés.

— Une altruiste, une personne très bien… dit Véra Efremovna d’un ton approbateur. La troisième affaire dont voulait parler Véra Efremovna concernait Maslova. Comme toute la prison, elle savait l’histoire de Maslova et connaissait ses relations avec Nekhludov ; elle voulait donc lui conseiller d’obtenir que sa protégée fut transférée dans la section politique, où, tout au moins, à l’infirmerie, comme garde-malade, car les malades étant très nombreux en ce moment, on avait besoin d’aides. Nekhludov la remercia de son conseil et lui dit qu’il s’efforcerait d’en profiter.