Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/42

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IV

Ayant pris son café, Nekhludov passa dans son cabinet de travail pour s’assurer, d’après l’assignation, de l’heure à laquelle il devait se présenter au tribunal, et puis répondre à la princesse. Pour se rendre à ce cabinet il lui fallait traverser son atelier. Là, sur un chevalet, se trouvait un tableau commencé, et des études étaient appendues aux murs. La vue de ce tableau, auquel il travaillait depuis deux ans, ainsi que de toutes ces études et de l’atelier entier lui rappela le sentiment, éprouvé avec une force particulière ces derniers temps, de son impuissance à progresser en peinture. Il expliquait ce sentiment par un goût artistique trop finement développé ; néanmoins cette conscience lui était désagréable.

Sept ans auparavant il avait quitté l’armée parce qu’il s’était découvert un talent de peintre,