noire et une petite barbiche, vêtu d’une blouse russe ornée de broderies. Tous deux causaient avec tant d’animation qu’ils ne se retournèrent que quand Nekhludov avait déjà franchi la porte.
— Lydie ! C’est le prince Nekhludov, celui même… La pâle jeune fille tressaillit nerveusement, rejeta derrière son oreille une boucle de ses cheveux, et, craintivement, fixa de ses yeux gris le visiteur.
— Alors, c’est vous, cette femme dangereuse pour laquelle Véra Efremovna intercédait ? dit Nekhludov en souriant et lui tendant la main.
— Oui, c’est moi-même, répondit Lydie, et un sourire bon, enfantin, découvrit une rangée de dents très belles. C’est ma tante qui désirait beaucoup vous voir. Tante ! cria-t-elle vers une porte, de sa voix douce et agréable.
— Véra Efremovna était très peinée de votre arrestation, dit Nekhludov.
— Ici, asseyez-vous plutôt ici, l’interrompit Lydie en lui désignant le fauteuil moelleux, un peu cassé, que venait de quitter le jeune homme. — Zakharov, mon cousin, ajouta-t-elle pour répondre au regard que Nekhludov avait jeté sur le jeune homme.
Celui-ci serra la main du visiteur avec un sourire aussi bon que celui de Lydie, et lorsque Nekhludov se fut assis à sa place, il prit près de la fenêtre un autre siège et se mit auprès de lui. De la porte voisine sortit encore un lycéen aux