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XXVIII

Nekhludov eût quitté Pétersbourg le même soir, sans la promesse faite à Mariette, d’aller la voir au théâtre. Il sentait bien qu’il ne le fallait pas, mais, se mentant à soi-même, il y alla, s’estimant engagé par sa parole.

« Puis-je résister à cette séduction ? se disait-il peu sincère. J’irai voir pour la dernière fois ».

Il se mit en habit et arriva pour le deuxième acte de l’éternelle Dame aux Camélias, où l’actrice en tournée venait montrer encore d’une façon nouvelle comment meurent les femmes poitrinaires.

La salle était comble ; on désigna aussitôt à Nekhludov la baignoire de Mariette, avec une déférence particulière pour celui qui l’avait demandée.

Un laquais en livrée, qui se tenait dans le couloir, salua Nekhludov d’un air de connaissance et lui ouvrit la loge.

Les spectateurs des loges opposées, et ceux de