Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/300

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grillées, et les femmes enfermées là, parmi lesquelles, l’une souffrait, sans aucune aide, des douleurs de l’enfantement ; l’autre qui lui souriait tristement derrière les barreaux.

La réalité présente était tout autre : une table chargée de bouteilles, de vases, de candélabres, de couverts ; des garçons habiles courant autour de la table. Au fond de la salle, devant un comptoir également encombré de bouteilles et de coupes de fruits, le propriétaire du buffet et les dos des voyageurs qui s’approchaient du comptoir.

Tandis qu’il changeait la position allongée pour la position assise et, peu à peu, revenait à lui, Nekhludov remarqua que toutes les personnes présentes dans la salle regardaient avec curiosité quelque chose qui se passait sur le quai. Il regarda aussi et vit des hommes portant sur une chaise une dame dont la tête était couverte d’un voile léger. Le premier des porteurs était un valet de chambre dont il crut reconnaître le visage ; l’autre était un portier à casquette galonnée, qu’il reconnaissait aussi. Derrière la chaise suivait une élégante femme de chambre aux cheveux frisés, portant un sac de voyage, un objet de forme ronde dans un étui de cuir et des parapluies. Puis venait, en casquette de voyage, le prince Kortchaguine, avec ses lèvres épaisses, son cou apoplectique, sa poitrine bombée. À son tour il était suivi de Missy, de son cousin Micha, et du diplomate Osten, que