Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/302

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et resta debout à causer avec eux. Missy leur raconta qu’un incendie, survenu dans leur maison de campagne, les obligeait à se rendre chez sa tante. À ce propos Osten narra une histoire d’incendie très drôle.

Nekhludov, sans l’écouter, s’adressa à sa sœur.

— Comme je suis heureux que tu sois venue ! dit-il.

— Il y a longtemps que je suis arrivée. Avec Agraféna Petrovna (elle désigna celle-ci qui, en waterproof et en chapeau, d’un air affable et modeste, saluait de loin Nekhludov, pour ne pas le gêner), nous t’avons cherché partout.

— Et moi, je me suis endormi ici. Comme je suis heureux que tu sois venue ! répéta Nekhludov. J’avais précisément commencé une lettre pour toi.

— Vraiment ? fit-elle inquiète. Et que m’écrivais-tu ?

Missy et ses cavaliers, voyant que l’entretien entre le frère et la sœur prenait un caractère d’intimité, s’éloignèrent. Nekhludov entraîna sa sœur près d’une fenêtre, et ils s’assirent sur une banquette de velours à côté des bagages de quelqu’un : un plaid et des cartons à chapeaux.

— Hier, en sortant de chez vous, je voulais revenir et m’excuser. Mais je ne savais quel accueil il me ferait, dit Nekhludov. J’ai mal parlé à ton mari, et cela me tourmentait.

— Je savais, j’étais sûre, que c’était sans mau-