Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/395

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Nekhludov allait franchir la première porte, lorsque, de celle d’en face, parut Maslova, courbée, un balai à la main, et poussant vers le poêle un grand tas d’ordures et de poussière. Elle était en camisole blanche, sa jupe retroussée, et chaussée de bas. Sa tête était couverte jusqu’aux sourcils d’un fichu qui la garantissait de la poussière. À la vue de Nekhludov elle se redressa, et, toute rouge et animée, elle déposa son balai, essuya ses mains à sa jupe et s’arrêta droit devant lui.

— Vous mettez le logement en ordre ? dit Nekhludov en lui tendant la main.

— Oui, mon occupation d’autrefois ! répondit-elle avec un sourire. Et ce qu’il y a de saleté ici, vous ne pouvez vous en faire une idée ! Nous avons déjà balayé, balayé…

— Le plaid est-il enfin sec ? demanda-t-elle à Simonson.

— Presque, répondit Simonson en lui jetant un regard particulier qui frappa Nekhludov.

— Alors je viendrai le chercher et j’apporterai des pelisses à sécher. Tout le monde est par ici, dit-elle à Nekhludov, en se dirigeant vers la porte la plus éloignée, mais lui désignant la plus proche.

Nekhludov ouvrit la porte et entra dans une petite pièce faiblement éclairée par une lampe de métal, posée sur une couchette. Il y faisait froid et on y respirait, avec la poussière soulevée