Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/410

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XIII

Le poêle était chaud, le thé versé dans les verres et les tasses et blanchi de lait ; les craquelins étaient préparés aussi avec le pain frais de froment, les œufs durs, le beurre, de la tête de veau et des pieds de veau. Tous s’étaient rapprochés de la couchette qui servait de table, et l’on buvait, mangeait, bavardait. Rantzeva, assise sur une caisse, servait le thé. Tous les autres s’étaient groupés autour d’elle, à l’exception de Kriltsov, qui ayant ôté son manteau mouillé et s’étant enveloppé d’un plaid sec, était resté couché à sa place et causait avec Nekhludov.

Après le froid et l’humidité de la route, après la saleté, le désordre qu’ils avaient trouvés en arrivant ici, après les peines qu’on avait eues pour mettre tout en ordre, après la nourriture et le thé chaud, tout le monde était d’une humeur joyeuse et bienveillante.