Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/427

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— Quoi ? demanda Nekhludov, admirant malgré lui la simplicité et la franchise avec lesquelles Simonson lui parlait.

— C’est-à-dire que je voudrais épouser Catherine Mikhaïlovna…

— C’est extraordinaire ! fit Marie Pavlovna, arrêtant son regard sur Simonson.

— … Et j’ai résolu de lui demander d’être ma femme, poursuivit Simonson.

— Et qu’y puis-je ?… Cela dépend d’elle ! dit Nekhludov.

— Oui, mais elle ne décidera rien sans vous.

— Pourquoi ?

— Parce que, tant que ne sera pas définitivement tranchée la question de vos rapports avec elle, elle ne peut prendre aucun parti.

— En ce qui me concerne, la question est absolument tranchée. J’ai voulu faire ce que je croyais mon devoir, et aussi améliorer sa situation, mais je n’ai, en aucun cas, l’intention de la gêner.

— Mais elle ne veut pas de votre sacrifice.

— Il n’y a là aucun sacrifice.

— Et je sais que sa résolution est inébranlable.

— Alors, pourquoi me demander mon avis ? dit Nekhludov.

— Elle a besoin que vous envisagiez les choses de la même façon.

— Mais comment pourrais-je reconnaître que je ne dois pas taire ce que j’estime être mon devoir ?