Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/454

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Simonson ainsi que ses bas de laine blanche, encerclés de courroies, comme des sandales. Il marchait à côté des femmes et causait avec animation.

En apercevant Nekhludov, les femmes le saluèrent, et Simonson souleva son bonnet d’un air solennel. Nekhludov, n’ayant rien à leur dire, les dépassa sans arrêter son cocher.

Quand la voiture se trouvait sur la route unie, le cocher accélérait l’allure, mais il devait s’en écarter à chaque instant pour contourner les chariots qui avançaient de chaque côté de la route.

Le chemin, creusé de profondes ornières, traversait une épaisse forêt de bouleaux et de mélèzes, dont les feuilles, prêtes à tomber, se revêtaient de couleur de sable. À mi-chemin la forêt cessa ; des deux côtés apparurent des champs, puis les croix d’or et les coupoles d’un monastère. La journée promettait d’être belle ; les nuages se dissipèrent ; le soleil se leva au-dessus de la forêt, et le feuillage humide, et les flaques d’eau, et les coupoles et les croix de l’église se mirent à scintiller sous ses rayons. Devant, à droite, dans le lointain violet, des montagnes apparurent. La troïka entra dans un grand village, précédant la ville. La rue était pleine de gens, russes et aborigènes, ceux-ci dans leurs étranges bonnets et leurs amples vêtements. Hommes et femmes, entre-