Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/514

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Vassiliev disait qu’il n’était pas coupable et n’irait pas au cachot. On l’y traîna de force. Il se débattit, et deux prisonniers l’ayant aidé à échapper aux gardiens, ceux-ci, parmi lesquels Pétrov, renommé pour sa force, se réunirent, et rattrapèrent le prisonnier qu’ils poussèrent dans le cachot.

Aussitôt on vint rapporter au gouverneur qu’il venait de se produire une sorte de révolte. Et ce même gouverneur qui disait, en fermant sa main blanche ornée d’une émeraude, qu’il fallait de la poigne, remit un papier orné d’un beau paraphe, sur lequel était enjoint l’ordre de donner aux principaux coupables, Vassiliev et Nupomossitchy, trente coups de verges.

Peu après le thé, ces deux prisonniers furent amenés dans le parloir des femmes, désert à cette heure, où devait avoir lieu la fustigation. Depuis la veille au soir, tous les habitants de la prison savaient ce qui allait se passer, et dans toutes les chambres, dans l’attente de ce châtiment, régnait une grande animation…

— Pourquoi restes-tu debout ! Couche-toi !

Le rôdeur déboutonna son pantalon qui tomba sur ses pieds, il l’enleva et s’assit sur le banc, les jambes pendant de chaque côté. Alors un gardien souleva les jambes sur le banc et se coucha dessus. Deux autres gardiens prirent les bras du prisonnier et les tinrent appuyés sur le banc. Le qua-