Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/38

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IV

Un mois plus tard, une chapelle de pierre s’élevait sur la tombe de la défunte. Sur celle du postillon il n’y avait pas encore de pierre, et l’herbe verte poussait sur le petit tertre, seul indice d’une existence humaine disparue.

— Ce sera un péché, Sérioja, si tu n’achètes pas la pierre pour Fedor, — dit un jour la cuisinière. — Autrefois tu disais : À l’hiver ; l’hiver est passé et maintenant, pourquoi ne tiens-tu pas ta parole ? C’était devant moi. Il est déjà venu une fois te la demander ; si tu ne l’achètes pas, il reviendra et se mettra à t’étouffer.

— Mais je ne refuse pas, — répondit Sérioja. J’achèterai la pierre, c’est sûr, je l’achèterai pour un rouble et demi. Je ne l’ai pas oublié ; mais il faut la porter. Quand il y aura une occasion d’aller en ville, je l’achèterai.

— Au moins si tu mettais une croix, voilà ce qui