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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol9.djvu/73

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chitecte de la nature ! aide-moi à détacher de moi les chiens, mes passions, et la dernière qui rassemble en soi la force de toutes les autres ; et aide-moi à entrer dans ce temple de la vertu, que j’ai contemplé dans le rêve. »


« 7 décembre.

» J’ai rêvé que Joseph Alexéiévitch était dans ma maison, que j’en étais heureux et voulais le régaler. Je bavardais sans cesse avec des étrangers, et tout à coup, je me rappelai que ce ne pouvait lui être agréable, et je voulus m’approcher de lui et l’embrasser. Mais dès que je me fus approché, je vis que son visage s’était transformé ; il était devenu jeune, et il me dit, bas, quelque chose de la doctrine de l’ordre, si bas, que je ne pouvais distinguer ce qu’il disait. Ensuite nous sortîmes tous de la chambre, et voici qu’il arriva quelque chose d’étrange. Nous étions assis ou couchés sur le parquet. Il me parlait. Et moi, je paraissais vouloir lui montrer ma sensibilité et, sans écouter ses paroles, je commençais à me représenter l’état de mon âme et la faveur de Dieu qui m’a éclairé. Des larmes parurent dans mes yeux, et j’étais content qu’il les remarquât. Mais il me regarda avec dépit et bondit, interrompant sa conversation. Je suis devenu timide et lui ai demandé si ses paroles ne se rapportaient pas à moi, Il ne répondit