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AU CAUCASE

notre tour. Antonov et Vélentchouk n’étaient toujours pas là.

Cependant, à peine avions-nous fait cent pas, que les deux soldats nous rejoignaient.

— Où était-il ? demandai-je à Antonov.

— Il dormait dans le parc.

— Comment ? Était-il donc ivre, ou quoi ?

— Pas du tout.

— Pourquoi s’est-il donc endormi ?

— Je ne sais pas.

Trois heures durant nous cheminâmes, lentement, dans le même silence, dans la même obscurité, à travers des landes incultes et sans neige, aux arbustes bas qui craquaient sous les roues des canons. Enfin, après avoir franchi un ruisseau peu profond, mais très rapide, ordre fut donné de faire halte ; quel-