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AU CAUCASE

du carême, malgré l’ordre donné de manger gras, il ne s’était nourri que de biscuits ; même, pendant la première semaine, il avait refusé sa ration de vodka.

Du reste, il fallait voir cet homme, de petite taille, avec ses petites jambes en cerceau et son museau moustachu et luisant, lorsque, une fois ivre, il prenait entre ses mains une balalaïka, et que, regardant nonchalamment autour de lui, il jouait « la barinia »[1] ; ou bien lorsque, ayant négligemment jeté sur ses épaules son manteau, où ses décorations se balançaient, il passait dans la rue, les mains dans les poches de ses culottes. Il fallait voir son dédain d’artilleur pour tout ce qui n’était pas artilleur : Cosaques, Pandours, etc., pour comprendre

  1. Chanson populaire.