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UNE EXPÉDITION

taine n’offrît rien de guerrier ni d’élégant, il manifestait pour tout ce qui l’entourait une telle indifférence, qu’il inspirait néanmoins de l’estime.

Je ne le fis pas attendre un seul moment : je montai aussitôt à cheval, et nous sortîmes tous deux par la grande porte du fort.

Le bataillon se trouvait déjà à deux cents sagènes[1] en avant de nous, et il nous apparaissait comme une masse noire et compacte en mouvement. On ne devinait la ligne qu’aux baïonnettes émergeant comme de longues aiguilles pressées. Parfois l’oreille percevait des chants de soldats, des roulements de tambour, et la magnifique voix d’un ténor de la 6ecompagnie, dont je m’étais plusieurs fois délecté dans le fort.

  1. 2m 134mm.