Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/30

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joie et poussa la blanchisseuse dehors. Celle-ci partit, mais une heure après elle revenait, et la patronne n’eut pas le courage de la chasser de nouveau. Et la patronne ne la chassa ni le second, ni le troisième jour.

— Où irais-je ? disait la blanchisseuse.

Mais le troisième jour, l’amant de la patronne, un Moscovite qui se connaissait en affaires, alla chercher le gorodovoï. Celui-ci arriva, armé d’un sabre et d’un pistolet suspendu à un cordon rouge ; avec des façons et des paroles polies, il fit sortir la blanchisseuse dans la rue.

C’était par une journée de mars. Le temps était serein, mais très froid. Les ruisseaux coulaient, les dvorniks cassaient la glace. Les traîneaux des isvostchiks[1] bondissaient sur la neige gelée et grinçaient en touchant les pierres du pavé. La blanchisseuse gra-

  1. Cochers.