Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/33

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bre on voyait briller les paillettes de la neige, mais au soleil, sur la place de Chamovnitschesk, la glace fondait et l’eau coulait. Du côté du fleuve quelque chose bruissait. Les arbres du parc Neskoutschny apparaissaient bleus au delà du fleuve ; les moineaux devenus roux, et qu’on voyait si peu de tout l’hiver, se manifestaient à tous les yeux par l’exubérance de leur joie. Les hommes paraissaient gais, mais chez tous on devinait un travail excessif. On entendait des volées de cloches, sur le fond desquelles se détachaient les coups de feu des casernes, le sifflement des balles rayées et leur choc sur les cibles.

J’entrai dans le poste. Sur le seuil, des gorodovoï armés me conduisirent chez leur chef. Armé, lui aussi, d’un sabre et d’un pistolet, il était occupé avec un vieillard en haillons et tout tremblant, debout devant lui, et si faible qu’il n’arrivait pas à articu-