Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/49

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autres à fabriquer le velours et les bonbons qu’ils achèteront ; ils loueront sans moi des femmes pour faire leurs cigarettes et pour laver leurs chemises. Alors pourquoi se priver de velours, et de bonbons, et de cigarettes, et de chemises propres, puisqu’on a établi cela une fois pour toutes ? — C’est le raisonnement que j’entends souvent, presque toujours. C’est le même raisonnement que fait la foule lorsque, affolée, elle détruit quelque chose. C’est le même raisonnement qui inspire les chiens, lorsque, l’un d’eux se jetant sur l’autre et le renversant, tous se jettent sur cet autre et le déchirent à belles dents. On a commencé, on a fait du dégât, pourquoi, moi aussi, n’en profiterais-je pas ?

— Mais qu’arrivera-t-il, si je porte une chemise sale, si je fais moi-même mes cigarettes ? Cela soulagera-t-il quelqu’un ? demandent les gens qui veulent se justifier.