Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/73

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vrir leur corps, se faire leurs vêtements, s’entourer d’un enclos, bâtir un toit au-dessus de leur tête, préparer leurs aliments, afin d’assouvir, deux ou trois fois par jour, leur faim, celle de leurs enfants trop faibles pour travailler et celle des vieillards.

N’importe où, en n’importe quel temps, à n’importe quelle date, observons la vie des hommes, en Europe, en Amérique, en Chine, en Russie ; examinons le genre humain entier, ou l’une de ses parties, aux temps anciens, à l’état nomade, ou, dans notre temps, avec les moteurs à vapeur et les machines à coudre, et l’agriculture perfectionnée, et la lumière électrique ; partout nous verrons la même chose : les hommes, en travaillant sans cesse et à l’excès, ne sont pas en état de gagner, pour eux, leurs petits et leurs vieillards, le vêtement, le toit et la nourriture ; et la plupart, aujourd’hui comme avant, meurent faute de ressources, ou pour