Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/49

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sait d’une sorte de grève générale. Mais ce n’est pas la grève que je propose ; c’est simplement ceci : les ouvriers auraient à refuser la participation à la force armée qui exerce la violence sur leurs frères, au travail et à l’affermage des terres des propriétaires, non parce que c’est désavantageux pour les travailleurs et entraîne leur asservissement, mais parce que cette participation est une mauvaise action dont chaque homme doit s’abstenir, ainsi qu’il doit s’abstenir non seulement de commettre le meurtre, le vol, le pillage, etc., mais même d’y prendre part. Et il n’est pas douteux que si les ouvriers veulent réfléchir à toute l’importance que leur participation donne à la propriété foncière de non-travailleurs, ils n’hésiteront pas un instant à reconnaître que c’est là une œuvre mauvaise.

Protéger la propriété foncière, c’est être cause des privations et des souffrances de millions d’êtres, de ceux qui sont mal nourris et travaillent jusqu’à l’épuisement de leurs forces, des vieillards et des enfants qui meurent avant l’heure, uniquement