Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

hommes, mais comme des bêtes de somme qu’on force toute leur vie à faire non ce qui leur est utile, mais ce dont ont besoin leurs oppresseurs, et on ne leur accorde pour toute nourriture, vêtements, et comme repos, que le strict nécessaire afin qu’ils puissent continuer à travailler. Par contre, le petit groupe d’hommes qui domine la masse des travailleurs, jouissant de tout ce qu’elle produit, vit dans l’oisiveté, dans un luxe insensé, et dépense inutilement et immoralement le produit du travail de millions d’êtres.

Ainsi vivent la majeure partie des hommes, non seulement en Russie, mais partout : en France, en Allemagne, Angleterre, en Chine, aux Indes, en Afrique.

À qui en est la faute ? Comment y remédier ?

Les uns en accusent ceux qui possèdent la terre sans la travailler, et prétendent qu’il faut rendre la terre aux travailleurs ; les autres, en rendent responsables les riches possesseurs des moyens de travail, c’est-à-dire des fabriques et des usines, et