Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/25

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quoi ; mais pour moi c’est la suprême fermeté, la suprême sagesse, de se réjouir des poèmes d’un autre, et son propre poème, de ne le pas laisser sortir en habits déchirés, mais de le garder chez soi. Parfois, tout d’un coup, on désire tant être un grand homme, et on a tant de dépit de ne l’être pas encore ! Même on se lève avec plus de hâte, on dîne plus vite, pour commencer. On dit sans cesse des sottises, mais c’est agréable d’en dire au moins une à un petit oncle comme vous, qui ne vit que par ces seules et mêmes bêtises. Envoyez-moi un seul poème de Gaphise, mais le meilleur, traduit par vous. C’est me faire venir l’eau à la bouche ; et moi je vous enverrai un échantillon de froment. La chasse m’ennuie mortellement. Le temps est superbe, mais seul je ne chasse pas. Vos chiens et Ivan Pétrovitch sont bien portants, ainsi que Prokofi et le vieil hongre. Je vous remercie beaucoup de la permission ; j’en profiterai. Ces jours-ci je vous écrirai ; pour le moment je vous remercie seulement pour vos démarches et vous embrasse bien fort. Envoyez-moi l’encyclopédie.