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DE LA VIE 219

CHAPITRE XXIX

La crainte de la mort provient de ce que les hommes par leur fausse conception de la vie, l’ayant restreinte, envisagent une parcelle de la vie comme la vie entière.

Nous craignons de perdre à notre mort charnelle notre moi particulier, qui unit en un tout et le corps et la série des consciences, qui se manifestent dans la durée; et cependant ce moi particulier n’a pas commencé à la naissance ; partant la cessation d’une certaine conscience temporaire ne saurait anéantir ce qui unit toutes les consciences temporaires. La mort charnelle détruit effectivement ce qui maintient l’unité du corps, c’est-à-dire la conscience de la vie temporaire. Mais cela n’a-t-il pas lieu chaque jour quand nous nous