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264 DE LA VIE

CHAPITRE XXXIV

L’incompréhensibilité des souffrancos de l’existence terrestre prouve à l’hommo de la manière la plus évidente que sa vie n’est point celle de l’individualité qui commence à la naissance et finit à la mort.

Mais si l’homme pouvait ne pas craindre la mort et ne pas y penser, ces souffrances horribles, sans but, que rien ne justifle et qu’on ne peut détourner, ces souffrances qu’il endure seraient suffisantes pour annuler tout le sens raisonnable attribué à la vie.

Je suis occupé d’une bonne œuvre, incontestablement utile aux autres, et tout à coup la maladie fond sur moi, interrompt mon œuvre, m’épuise et me tourmente sans aucune raison. Une vis s’est rouillée dans les rails et elle cède