Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/353

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moyens dont disposent les gouvernements), il faut seulement n’y point participer, ne pas les soutenir, et alors, ils seront anéantis. Et pour ne pas participer aux gouvernements et ne les pas soutenir, il faut être affranchi des faiblesses qui entraînent les hommes dans les pièges des gouvernements et les rendent leurs esclaves ou leurs participants.

Être affranchi de ces faiblesses n’est possible que pour l’homme qui a établi son rapport envers Tout, c’est-à-dire envers Dieu, et qui vit selon la loi unique, supérieure, qui découle de ce rapport — pour l’homme religieux et moral.

C’est pourquoi plus les hommes voient et sentent nettement la malfaisance des gouvernements — comme actuellement, nous, les Russes, qui sentons nettement, maladivement, le mal de notre gouvernement stupide, cruel et mensonger qui a perdu déjà des centaines de mille hommes, qui ruine et déprave des millions de gens, et maintenant, provoque les Russes au fratricide — plus opiniâtrement doivent-ils tâcher d’établir en eux une conscience nette, ferme, religieuse, plus scrupuleusement doivent-ils accomplir la loi divine qui découle de cette conscience et qui exige de nous non la transformation du gouvernement existant, ou l’établissement de cette organisation sociale, qui, selon nos opinions bornées, garantirait le