Page:Tolstoï - Guerre et Paix, Hachette, 1901, tome 2.djvu/313

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de montrer que rien ne lui coûterait en fait de sacrifices, et, se reprochant amèrement son discours à tendances constitutionnelles, il chercha de nouveau le moyen de le faire oublier. Apprenant que le comte Mamonow offrait tout un régiment, il déclara, séance tenante, au comte Rostoptchine qu’il fournirait mille hommes, et en plus se chargerait de leur entretien.

Le vieux comte Rostow raconta à sa femme en pleurant ce qui s’était passé, et, donnant enfin son consentement formel à Pétia, il alla lui-même l’inscrire sur les contrôles du régiment des hussards.

Le lendemain, l’Empereur quitta la ville ; les nobles de Moscou ôtèrent leurs uniformes, rentrèrent dans leurs habitudes, reprirent leurs places chez eux et au club, et ordonnèrent à leurs intendants respectifs, non sans geindre quelque peu, et en s’étonnant eux-mêmes de ce qu’ils avaient voté, de prendre les mesures nécessaires pour former les milices.