Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Michel, le baron Liven, le comte Rjevuski, Dolgorouki, l’ambassadeur de Prusse et l’aide de camp du roi de Prusse, y étaient conviés.

En attendant l’entrée de l’impératrice et de l’empereur, une conversation très intéressante s’engageait entre l’ambassadeur de Prusse et le baron Liven, à propos des nouvelles inquiétantes reçues de la Pologne.

— La Pologne et le Caucase sont deux contrées de la Russie dans chacune desquelles il nous faudrait cent mille hommes, dit Liven.

À cela, l’ambassadeur exprima un étonnement feint.

— Vous dites, la Pologne ? interrogea-t-il.

— Parfaitement. Ah ! ce fut un coup de maître de Metternich de nous en avoir laissé l’embarras.

À ce moment parut l’impératrice, la tête branlante, le sourire figé, suivie de Nicolas.

Pendant le dîner Nicolas raconta le ralliement de Hadji Mourad, et dit que la guerre du Caucase serait bientôt terminée grâce à ses ordres pour l’extermination des montagnards par la coupe des forêts et son système de fortifications.

L’ambassadeur échangea un regard rapide avec l’aide de camp prussien, car, pas plus tard que ce matin, ils avaient causé ensemble de la malheureuse faiblesse de Nicolas de se croire un grand stratégiste. Et Nicolas faisait grand étalage de ses plans qui prouvaient une fois de plus ses grandes capacités militaires.

Après le dîner, Nicolas assista au ballet où se