Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/191

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Alors, pendant la route, ils promettaient de le faire. Hadji Mourad ordonna de dire à ses amis qu’il y aurait trois mille roubles pour celui qui sauverait sa famille.

À Noukha on logea Hadji Mourad dans une petite maison de cinq pièces, située non loin de la mosquée et des palais du khan. Dans sa maison demeuraient aussi les officiers attachés à sa personne, l’interprète et ses serviteurs. La vie de Hadji Mourad se passait dans l’attente et la réception des émissaires montagnards et en promenades à cheval qu’il avait été autorisé à faire dans les environs.

Le 8 avril, en rentrant de la promenade, Hadji Mourad apprit qu’en son absence était arrivé de Tiflis un fonctionnaire de la part de Vorontzoff. Malgré tout son désir de savoir quelles nouvelles lui apportait le fonctionnaire, Hadji Mourad, avant d’aller dans la chambre où celui-ci l’attendait en compagnie du commissaire de police, se rendit chez lui et fit sa prière de midi. Sa prière faite, il alla dans la pièce qui servait de salon et de salle de réception. Le fonctionnaire qui venait de Tiflis, le conseiller d’État Kiriloff, transmit à Hadji Mourad le désir de Vorontzoff qu’il soit revenu pour le 12 à Tiflis, afin d’avoir une entrevue avec le général Argoutinski.

— Iakchi ! dit avec humeur Hadji Mourad. Le fonctionnaire Kiriloff lui déplaisait.

— Et l’argent, l’as-tu apporté ?

— Oui. je l’ai apporté, répondit Kiriloff.