Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/226

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dernières années de sa vie, Alexandre avait dit et écrit qu’il ne désirait qu’une chose : être débarrassé de sa situation et se retirer du monde. 5o Fait peu connu, dans le procès verbal de la description du corps d’Alexandre, il est dit que des traces violacées se remarquaient sur son dos et sur ses fesses, ce qui ne pouvait être avec le corps soigné de l’empereur.

Quant aux raisons qui faisaient croire que Féodor Kouzmitch était précisément Alexandre qu’on croyait disparu, elles étaient les suivantes : 1o Par la taille, la figure, par toute sa personne, le vieillard ressemblait tellement à l’empereur que les gens (des valets de la Cour qui ont reconnu Kouzmitch comme étant Alexandre) qui avaient vu Alexandre et ses portraits étaient frappés de cette ressemblance extraordinaire : même âge, même dos voûté. 2o Kouzmitch, qui se donnait pour un vagabond ne connaissant pas ses parents, parlait les langues étrangères, et, par toutes ses manières, par son affabilité majestueuse, trahissait un homme habitué à la plus haute situation. 3o Le vieillard ne voulait jamais révéler à personne son nom et son origine, et, cependant, certaines expressions qui lui échappaient parfois décelaient un homme qui, autrefois, était placé au-dessus de tous les autres. 4o Avant sa mort il détruisit des papiers ; il n’en resta qu’un seul feuillet, portant dessiné un signe bizarre et les initiales A. P. 5o Malgré toute sa piété, le vieillard ne communia jamais. Une fois que l’archevêque qui le visitait