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LE PÈRE VASSILI


I


C’ÉTAIT l’automne. Le jour ne paraissait pas encore quand une télègue, faisant un grand bruit sur la route gelée, s’arrêta devant la maison couverte de chaume du pope Vassili Davidovitch. De la télègue descendit un paysan en caftan, le col relevé, et coiffé d’un bonnet. Ayant arrêté son cheval, il se mit à frapper avec le manche de son fouet dans la fenêtre de la chambre de la maison du prêtre où, comme il le savait, habitaient la cuisinière et le domestique.

— Qui est là ?

— Je suis venu chez le pope Vassili.

— Pourquoi faire ?

— Chercher pour une mourante.

— Mais qui es-tu ?

— Je suis du village Vozdremo.

Le domestique alluma la lumière, alla dans le vestibule et dans la cour, et laissa entrer le paysan par la porte charretière.

La femme du prêtre, une femme large et grosse, en camisole de nuit, en fichu et en pantoufles, sortit de la chambre des maîtres, et dit d’une voix rauque et fâchée :