Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/59

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Vassilievna, qui riait. Marie Vassilievna lui disait que, s’il donnait à chaque ami l’objet que celui-ci trouverait bon, alors il lui faudrait bientôt se promener comme Adam.

À l’entrée du prince, Hadji Mourad ôta de ses genoux Boulka, étonné et offensé de cela, se leva, et aussitôt l’expression frivole de son visage fit place à une expression sévère et sérieuse.

Il ne s’assit qu’après Vorontzoff. Continuant la conversation, il répondit aux paroles de Marie Vassihevna, que c’est ainsi leur loi, que tout ce qui plaît à l’ami, il faut le lui donner.

— Ton fils est mon ami ! dit-il en russe, en caressant les cheveux bouclés de Boulka, qui de nouveau grimpait sur ses genoux.

— Il est délicieux, ton brigand, dit en français Marie Vassilievna à son mari.

Boulka ayant admiré son poignard, Hadji Mourad lui en fit cadeau. Boulka alla le montrer à son beau-père.

— C’est un objet de prix, remarqua Marie Vassilievna.

— Il faudra trouver l’occasion de lui faire un cadeau, dit Vorontzoff.

Hadji Mourad était assis, caressant la tête bouclée de l’enfant, et disait : Cavalier, cavalier.

— Un beau, très beau poignard, dit Vorontzoff, tirant à moitié la lame affilée creusée d’une petite rainure. Merci.

— Demande-lui ce que je puis faire pour lui, dit Vorontzoff à l’interprète.