Page:Tolstoï - Katia.djvu/107

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pouvais faire autrement, et je ne comptai même point du tout cette distraction pour une légèreté. Il est vrai, je ne pensai aucunement à lui de la façon dont je l’avais fait cette nuit où, pour la première fois, je découvris que je l’aimais ; je pensais à lui tout comme à moi-même, l’associant, malgré moi, à chacune des préoccupations de mon avenir. L’influence dominante que sa présence avait exercée sur moi s’effaçait complètement dans mon imagination. Je me sentais aujourd’hui son égale, et, du sommet de l’édifice idéal où je planais, j’avais de lui une pleine compréhension. Tout ce qui, chez lui, m’avait auparavant paru étrange, me devenait intelligible. Je savais apprécier aujourd’hui seulement cette pensée qu’il m’avait exprimée, que le bonheur ne consiste qu’à vivre pour les autres, et aujourd’hui