Page:Tolstoï - Katia.djvu/144

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— Et moi, j’ai peur, je ne sais pourquoi.

— Peur de moi, Katia ? me dit-il en prenant ma main et en inclinant sa tête sur elle.

Ma main reposait sans vie sur la sienne et mon cœur glacé cessait douloureusement de battre.

— Oui, murmurai-je.

Mais, à ce moment même, mon cœur, tout à coup, se mit abattre plus fort, ma main trembla et saisit la sienne, la chaleur me revint ; mes regards, dans la demi-obscurité, cherchèrent ses regards, et je sentis soudain que je n’avais plus peur de lui ; que cet effroi, ç’avait été de l’amour tout nouveau, encore plus tendre et plus puissant qui auparavant. Je sentis que j’étais tout entière à lui et que j’étais heureuse d’être en sa puissance.