Page:Tolstoï - Katia.djvu/166

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moi ? je veux aller en avant, chaque jour, chaque heure ; je veux du nouveau, tandis que lui, il veut demeurer en place et m’y garder avec lui ! Et cependant comme il lui serait facile de me contenter ! Pour cela il n’y a pas besoin qu’il me mène à la ville ; il faudrait seulement qu’il fût comme moi, qu’il ne cherchât point à se briser, à se contraindre de ses propres mains, et qu’il vécût tout simplement. Cela il me le conseille lui-même, et c’est lui qui n’est pas simple, voilà tout.

Je sentais les larmes me gagner, mon cœur d’entreprendre et mon irritation grandir contre lui. J’eus peur de cette irritation même et j’allai le trouver. Il était assis dans son cabinet et il écrivait. En entendant mes pas, il se retourna un moment pour me regarder d’un air calme et indifférent, et continua à écrire ;