Page:Tolstoï - Katia.djvu/225

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joyeuse comme je l’avais été à Nikolski, alors que je sentais que mon bonheur était en moi-même, alors que j’étais heureuse parce que je méritais de l’être ; que mon bonheur était grand, mais qu’il pouvait être plus grand encore. Maintenant il en était autrement ; mais cet été n’en était pas moins bon. Je n’avais rien à désirer, rien à espérer, rien à craindre ; ma vie, autant qu’il me semblait, était dans tout son plein, et ma conscience, me semblait-il aussi, était tranquille.

Parmi les jeunes gens qui brillaient au sein de cette saison d’eaux, il n’y avait pas un seul homme que j’eusse, en n’importe quoi, distingué des autres, pas même du vieux prince K., notre ambassadeur, qui me faisait un peu la cour. L’un était tout jeune, un autre trop vieux, l’un était un Anglais aux boucles blondes,