Page:Tolstoï - Katia.djvu/47

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femme, je ne me l’étais pas demandé jusque-là ; cet amour m’était cher, et sentant qu’il me comptait pour la meilleure fille du monde, je ne pouvais point ne pas désirer que cette fraude continuât à l’aveugler. Et en effet, je le trompais presque involontairement. Mais, en le trompant, je devenais tout de même meilleure. Je sentais qu’il serait mieux et plus digne de lui dévoiler de bons côtés de mon âme plutôt que ceux de ma personne. Mes cheveux, mes mains, ma figure, mes allures, quels qu’ils fussent en bien ou en mal, il me semblait que d’un coup d’œil il avait pu les apprécier et qu’il savait très-bien qu’eussé je voulu le tromper, je ne pouvais rien ajouter à mes dehors. Mon âme, au contraire, il ne la connaissait point : parce qu’il l’aimait, parce que précisément dans ce même temps elle