Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la satiété. Elle ne peut se demander le pourquoi de ses douleurs et la raison de son amour puisque le petit devait mourir. Elle n’a pas de jugement qui lui dise qu’elle peut dans l’avenir n’avoir plus d’enfants, que, si elle en a quand même, il est inutile de les nourrir, de les aimer, puisque cet amour ne conduit qu’à la souffrance. C’est le raisonnement que se font toutes nos femmes, et l’homme est la pire des bêtes s’il ne vit pas en homme.

— À votre idée, comment traiter humainement les enfants ?

— Comment ? En les aimant en homme.

— Mais, les mères n’aiment-elles pas leurs enfants ?

— Si, mais pas humainement, ou presque jamais ; elles ne les aiment même pas comme la chienne aime ses petits. Notez que la poule, l’oie, la louve seront toujours pour la